One is straight away struck by a paucity of words availed to expound this chanced-upon poiesis born in crevasses of cultural hybridity and nourished in the no man's lands of ascetic transmutation

Ezra Pound

I do not remember having had any difficulties returning to visit Pound at St. Elisabeth's Asylum. I asked him whether the surroundings bothered him: "Not at all, these are the only acceptable Americans." It was a pleasant irony of fate at the time that he became both famous and celebrated. He got the Bollingen Prize and a Pound newsletter telling of his works being translated into 14 languages, academic papers and books. The room was a mass of accumulated books and letters stacked on tables and chairs... there was a pretty woman too (very bad painter), a former Admiral, several sinologists and admirers. He gave me an enormous list of people to see that included Robert Creeley. He always loved to gather, give advice and connect everyone as the time he sought dollars from John Quinn for Joyce, was "il miglior fabbro" of Eliott, would militate for Vorticism, Brancusi or Gaudier-Breska. When I told him that I was born in Saigon: "Ah, that's why! Only Europeans with a master key to the Suez Canal are worth something...." In '58 he was still a force of nature. What a contrast fifteen years later, tea cup, tired, he kept mute and let Domenica de Roux do the talking and turn his bust by Arno Breker. He died in Venice silent as always, on his tomb a laurel shrub inclines toward the offerings, flowers and seeds of young American poets.

Je ne me souviens pas avoir eu de difficultés à rendre visite à Pound à l'Asile de Sainte-Elisabeth. Comme je lui demandais si ce voisinage le gênait : "Mais non, ce sont les seuls américains acceptables". Par une agréable ironie du sort, c'est a ce moment la qu'il est devenu célèbre et célébré. Il avait eu le prix Bollingen. Une Pound's news letter donnait les nouvelles de ses traductions en 14 langues, des thèses et ouvrages sur lui. Dans cette chambre, accumulations de livres et de lettres sur les chaises et les tables… il y avait aussi une jolie femme (très mauvais peintre) un ex-amiral, plusieurs sinologues et admirateurs. Il me donna une liste énorme de gens à voir dont Robert Creeley. Il aimait toujours rassembler, conseiller, orienter les uns et les autres comme au temps au il demandait des dollars à John Quinn pour Joyce, était "il miglior fabbro" di Eliott, militait pour le Vorticisme, Brancusi ou Gaudier-Breska. Quand je lui dis que j'étais ne à Saigon : "Ah, c'est pour cela ! Seuls les européens qui ont passe le Canal de Suez valent quelque chose...". Il était encore en '58 une force de la nature. Quel contraste quinze ans après, tasse, lasse, il restait muet laissant parler Dominique de Roux qui tournait autour de son buste par Arno Breker. Il est mort à Venise toujours silencieux, sur sa tombe un arbuste s'incline sur les offrandes, fleurs et graines de jeunes poètes américains.
 
Rene Laubies, Portraits et Aphorismes, (from the forward) 2001.

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